Des villes différentes pour une santé améliorée
De plus en plus de personnes vivent dans les villes, les scientifiques prévoient que les maladies non transmissibles représenteront 77 % de la charge globale de maladie d’ici 2030. Des recherches menées par le centre médical universitaire de Mayence, en Allemagne, montrent maintenant que l’urbanisation exacerbe les risques de ces maladies.
L’étude de Mayence synthétise les données existantes de l’impact de plusieurs risques environnementaux urbains. Il s’agit notamment de la pollution atmosphérique (plus de la moitié des décès dus à la pollution atmosphérique dans le monde sont liés à des maladies cardiovasculaires), du bruit des transports (qui contribue au risque de maladies métaboliques en augmentant les niveaux d’hormones de stress, la fréquence cardiaque et la pression artérielle) et de la pollution lumineuse nocturne (associée à des variations du rythme circadien, débouchant à des pathologies telles que l’obésité et les maladies cardiaques).
Alors que de plus en plus de personnes réalisent que l’homme et la ville sont intimement liés à la nature, et donc à notre santé, les raisons de concevoir les villes différemment se multiplient.
Des recherches ont montré, par exemple, que 20 % de tous les décès pourraient être évités si les villes étaient conçues de façon à respecter les recommandations en matière d’activité physique, de pollution de l’air, de bruit, de chaleur et d’espaces verts.
Les auteurs de Mayence ont identifié quatre modèles de villes qu’ils considèrent comme saines: la ville compacte, la ville en superblocs (Barcelone), la ville en 15 minutes (Paris), et bien sûr le modèle de la ville sans voiture (quartier Vauban de Fribourg en Allemagne).
Les quatre modèles sont conçus pour promouvoir le transport actif et minimiser l’usage de la voiture. Cela permet de réduire la pollution de l’air, le bruit et la chaleur ainsi que d’augmenter l’activité physique, ce qui améliore la santé cardiaque.
Mais toutes les villes ne disposent pas de la structure, de l’encadrement ou des budgets nécessaires pour opérer une transition aussi radicale, donc les idées telles que la conception de villes en modulant le temps peuvent être utiles.
Les villes, la façon dont nous y vivons et leur incidence sur la santé sont des systèmes complexes, c’est pourquoi les auteurs ont également examiné l’approche de l’exposome.
[Cette approche considère] que des éléments tels que la pollution de l’air, les espaces verts et le logement sont tous interconnectés. Le fait de les considérer comme contribuant de différentes manières, mais liées entre elles, à nos expositions urbaines peut aider à comprendre comment, ensemble, elles provoquent des problèmes de santé, et comment le statut socio-économique influence l’ampleur de leur impact.
Comme le mentionne l’article en lien, l’étude est très centrée sur l’Occident et ignore donc à la fois les modèles en place ailleurs, et peut-être les solutions ou les idées utiles qui pourraient être trouvées dans ces mêmes endroits. Malgré tout, il s’agit d’une bonne lecture et de nombreux liens qui permettent aux lecteurs de creuser davantage.