SolarShare, électricité solaire financée par la communauté en Ontario

Ce n’est pas un secret pour personne que l’énergie basée sur les combustibles fossiles devrait être cela : un fossile du passé. Sans entrer ici dans les nombreux freins économiques, sociaux ou technologiques pour que cela se produise (idéalement, très très bientôt), on peut affirmer cependant que les coopératives d’énergies renouvelables (REcoops) font partie des solutions pour la transition énergétique. Étant une forme de communautés énergétiques, ces organisations au modèle démocratique (« une action, un vote ») accroissent la diversité des acteurs, la participation citoyenne et l’acceptation locale des énergies renouvelables, tout en favorisant le développement économique de tous ses membres équitablement. Alors que dans des pays comme l’Allemagne, dès le XIXe siècle, les coopératives d’énergie desservaient des sites isolés jugés trop peu rentables pour les grandes entreprises, les REcoops sont devenues au cours des dernières décennies un phénomène international émergent pour la production décentralisée d’électricité. 

Au Canada, SolarShare, une organisation à but non lucratif basée en Ontario, est la principale coopérative d’énergie renouvelable du pays, ayant pour mission d’augmenter la production d’électricité solaire communautaire dans toute la province : des systèmes ruraux aux plus grands réseaux dans des champs non agricoles et sur les toits industriels – par exemple, d’une usine de nouilles de piscine. En opération depuis 2010, la coopérative compte plus de 2 000 membres – tout résident de l’Ontario peut l’être – et possède et exploite 51 projets d’énergie solaire à l’échelle commerciale. Bien qu’ils ne fonctionnent donc pas avec des installations résidentielles, ces projets sont financés par la communauté grâce à l’achat par les membres de la coopérative des soi-disant SolarBonds: un investissement en obligations dans le portefeuille de SolarShare, de 1 000 $ minimum, avec un intérêt fixe de 4,5 % pendant 2 ans. De plus, les entreprises, organisations ou municipalités non-membres peuvent également investir dans la coop. (Au cas où vous habitez en Ontario et que vous êtes intéressé : selon leur site web, les obligations semblent être actuellement épuisées, mais devraient être offertes à nouveau cet été). Depuis quelques années, SolarShare a décidé de partager publiquement ses données via des moniteurs en direct. Au total, les projets de la coopérative génèrent chaque année plus de 17 millions de kilowattheures d’électricité propre, soit une réduction estimée à 500 tonnes de CO2. 

En ne fournissant pas d’énergie aux consommateurs individuels, SolarShare sert plutôt d’outil financier communautaire, si bien ses membres citoyens peuvent voir plus clairement les implications de leurs actions pour la transition socioécologique. D’autres coopératives du secteur de l’énergie couvrent à la fois la production et la distribution, en mettant l’accent sur l’énergie renouvelable à un prix raisonnable pour les consommateurs. Ces initiatives citoyennes s’appuient sur leur propre production plutôt que d’acheter sur des marchés volatils et ont vu leur demande augmenter avec la récente hausse des prix de l’énergie. C’est le cas, par exemple, de Som Energia en Espagne, également une coopérative à but non lucratif et, avec près de 84 000 membres, l’une des plus grandes REcoops d’Europe.

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Source : Facebook.com/SolarShare