Qu’y a-t-il de si bien dans la vitesse ? Ralentissez les villes.
Il arrive que l’on trouve des articles qui contiennent une certaine tournure de phrase ou une formule que l’on sait que nous utiliserons encore et encore. Ce court article sur les avantages des « villes lentes », rédigé par les auteurs d’un livre sur le même sujet, comporte une telle phrase.
Au lieu de la « mobilité » (la distance que vous pouvez parcourir en un temps donné), l’objectif de la « slow city » est l’accessibilité (ce que vous pouvez atteindre en un temps donné).
C’est une tournure de phrase particulièrement utile parce que beaucoup de discours sur la marche et le vélo finissent par parler de mobilité, voire de micromobilité. Aussi bonne que soit cette idée, on peut se demander si c’est une bonne chose de réutiliser un mot déjà associé aux voitures et à l’accélération des déplacements en ville. Ce changement de cadre, de la mobilité à l’accessibilité, s’inscrit toujours parfaitement dans le cadre de la marche et du vélo, mais il met davantage l’accent sur l’endroit où l’on va et sur l’utilité de ce temps.
Note complémentaire : j’ai tendance à penser qu’il est également bon de commencer à utiliser le mot “accessibilité” pour tout le monde, afin de rendre les choses accessibles à tous, mais il serait intéressant de voir ce que la communauté qui travaille déjà sur ces questions pense de cette perspective.
La ville de Pontevedra, en Espagne, montre comment le ralentissement des transports dans toute une ville est bénéfique pour tous les types de santé. Après avoir réduit les limites de vitesse à 30km/h, l’activité physique et le lien social se sont améliorés car davantage de personnes marchaient en ville. De 2011 à 2018, il n’y a pas eu un seul décès dû à la circulation.
Ce concept est non seulement lié à quelque chose que beaucoup de gens recherchent : ralentir leur vie. Mais il est aussi lié à des concepts adjacents, comme la ville du quart d’heure, ou encore le développement orienté vers les transports en commun, et peut même fonctionner dans les banlieues. L’article mentionne Tokyo comme un exemple de banlieue lente, et vous pouvez en lire beaucoup plus dans cet excellent essai de Dan Hill.
Comme le mentionnent les auteurs à la toute fin de l’article, « si vous voulez que votre ville soit plus saine, plus heureuse, plus sûre, plus riche, moins inégalitaire, plus accueillante pour les enfants et plus résiliente, ralentissez-la ». La convivialité pour les enfants est un élément essentiel et une raison d’être des “slow cities », alors terminons ce billet en nous connectant également à celui-ci, sur la ville adaptée aux enfants.
Alors que 50 % des enfants américains se rendaient à l’école à pied ou à vélo en 1959, ils n’étaient plus que 13 % cinquante ans plus tard. […]
À l’heure où cinq à dix pour cent des enfants aux Etats-Unis sont diagnostiqués dépressifs, les villes et les communes peuvent les aider à combattre la solitude et l’inactivité en concevant des rues qui permettent à nos enfants de se sentir plus connectés à leur communauté.