Géorepérage de véhicules : Une étude en Suède
Ce court article sur une étude pilote sur le « geofencing » (géorepérage) des véhicules en Suède met en évidence plusieurs défis et opportunités.
Le géorepérage est un outil virtuel dans lequel un logiciel utilise le GPS ou une technologie similaire de géolocalisation pour déclencher une action préprogrammée ou en temps réel afin de suivre les mouvements des véhicules à travers une zone géographique. L’outil peut réguler la vitesse d’un véhicule, déterminer si le véhicule appartient à la flotte, ou mettre automatiquement un véhicule hybride en mode électrique.
Ce type de technologie pourrait améliorer la sécurité routière en limitant les vitesses et l’accès des véhicules et assurer le respect de la réglementation. Le géorepérage pourrait également réduire les émissions en maintenant des vitesses inférieures selon l’emplacement, la période de la journée et les conditions météorologiques.
Dans une simple application de la technologie, un véhicule pourrait télécharger une carte des restrictions avant d’entrer dans une ville et ajuster la vitesse du véhicule en fonction des zones. Ces informations seraient ajoutées à l’ordinateur du camion et seraient accessibles sans connexion requise.
L’utilisation en temps réel est une application plus avancée de la technologie. Une connexion est requise puisque les réglementations et les restrictions sont enregistrées dans un nuage numérique et pourraient être modifiées en fonction de la position réelle des véhicules. « Le cloud peut accéder au moteur en se servant de la connexion télématique du véhicule. »
L’ajustement à l’heure de la journée semble être une autre option prometteuse.
« Le passage en mode électrique, en plus d’une diminution de la vitesse, peut rendre les livraisons nocturnes de camions presque silencieuses », dit M. Berg. « L’augmentation des livraisons de nuit pourrait réduire la congestion pendant les heures de pointe et créer un flux de trafic plus régulier 24 heures sur 24 », améliorant ainsi la qualité de vie des résidents d’une zone géographique.
La flexibilité dans l’utilisation de l’espace public est une autre application intéressante du géorepérage. Les zones pourraient être facilement « modifiées et utilisées à des fins différentes selon l’heure de la journée ou la saison ».
L’étude mentionne également quelques défis.
La collecte, la normalisation et la numérisation des données nécessaires pour mettre en œuvre à grande échelle le géorepérage demeurent un défi. Tout d’abord, les développeurs doivent trouver un moyen de rendre les règles de circulation lisibles par véhicule et décider des normes de communication. […]
Les nouvelles utilisations de la technologie soulèvent également des questions de confidentialité. L’une des raisons pour lesquelles le programme suédois s’est concentré sur les chauffeurs professionnels plutôt que sur les chauffeurs privés, a déclaré M. Berg, est que « c’est différent lorsque le véhicule est un outil fourni par l’employeur », en comparant le géorepérage à la pratique des employeurs à réglementer les ordinateurs de l’entreprise.
Si les véhicules sont liés à un système à l’échelle de la ville afin de pouvoir recevoir des instructions, alors bien sûr le véhicule, son conducteur et ses occupants peuvent tous être suivis. Bien que le programme fasse la distinction entre l’usage privé et l’usage professionnel, des abus dans l’usage professionnel sont toutefois possibles.
Cette question évoque, bien sûr, la discussion sur les villes intelligentes. Les senseurs et l’automatisation peuvent offrir de grands avantages, mais ces avantages l’emportent-ils sur les inconvénients ? Leur impact sur différentes populations est-il pris en compte ? Quels types de mesures de sécurité sont mises en place ?
Le géorepérage est également un excellent moyen d’aborder l’idée de véhicules automatisés. Qu’est-ce qui a le plus de sens, ou du moins qu’est-ce qui peut être fait de mieux en ce moment ? Des véhicules privés utilisant une solution IA imparfaite ou des véhicules publics et professionnels « co-guidés » par le géorepérage ? Plus intéressant encore, l’automatisation peut-elle évoluer à partir géorepérage, au lieu d’être parachutée dans une ville selon le bon vouloir du constructeur ?
Un avenir potentiel vers lequel ce prototype pourrait mener est un avenir où les véhicules privés sont considérablement réduits. Les nombreuses villes augmentant les zones lentes /piétonnes / vélo nous proposent la voie à suivre. Les camions de service, les bus, les taxis et les véhicules de livraison seraient tous limités en vitesse, en accès et en propulsion grâce au géorepérage et à l’automatisation.
Image : Autobus Volvo / Ville de Göteborg. Göteborg, en Suède, teste le géorepérage pour les transports publics. Les lignes bleues de ce rendu conceptuel indiquent les limites de la zone de geofencing.