Bologne, la vallée coopérative potentielle d’Italie
Une excellente introduction sur la ville de Bologne, en Italie, et pourquoi son histoire se prête bien à une culture de coopératives. Au cours des dernières décennies, la ville a agi à la fois comme un « développeur catalytique » en une approche descendante et comme « un partisan des mouvements populaires » en une approche ascendante. La combinaison de ces deux approches et la culture d’initiatives complémentaires ont créé des partenariats qui solidifient l’écosystème local.
Autre aspect intéressant : alors qu’aujourd’hui certains mouvements tentent de faire passer le pouvoir de décision des états aux villes, Bologne va encore plus loin, et ce, depuis longtemps. « De nombreuses décisions à Bologne sont prises au niveau du secteur local, plutôt qu’au niveau de la ville. »
Les racines coopératives de la région sont ancrées dans son histoire. Ces instincts font partie des « réseaux socioculturels du territoire » et remontent à leur culture communale médiévale. Le maire de Bologne veut étendre cette culture au coopérativisme de plateforme.
En ligne avec les initiatives d’Elinor Ostrom et la récente proposition de James Muldoon sur le socialisme de plateforme, le maire de Bologne, Matteo Lepore, décrit la ville comme la future vallée des coopératives italiennes. Pour être clair, nous discutons d’une alternative plus équitable au modèle extractif de la Silicon Valley, un modèle basé sur des valeurs telles que la solidarité, le mutualisme et la proximité. Il ne s’agit en aucun cas d’imiter la Silicon Valley.
Bologne offre une opportunité de repenser le contrat social qui contrôle actuellement l’Internet en donnant la priorité à l’orientation multipartite et en associant l’héritage de la mise en commun urbaine avec le nouvel idéal du mouvement mondial de coopérativisme de plateforme. Par conséquent, les plateformes numériques peuvent être considérées comme des infrastructures qui fournissent des services publics et doivent être gérées conjointement par toutes les parties prenantes concernées.
L’article contient des liens vers plusieurs ressources, je vous invite donc à le voir comme un point de départ pour en apprendre plus sur l’histoire coopérative et la pensée locale. L’auteur termine son article avec deux exemples de coopérativisme de plateforme : (1) Fairbnb, une coopérative appartenant à des travailleurs émiliens qui répond à Airbnb et au « problème urgent de gentrification posé par son modèle extractif » et (2) la coopérative de livraison de repas Consegne Etiche, une réponse aux fermetures pendant la pandémie ainsi qu’aux pratiques commerciales extractives.
Des entrepreneurs sociaux de coopératives existantes qui souhaitaient changer de modèle économique, des urbanistes, des commerçants locaux, des universitaires et des représentants syndicaux des travailleurs se sont impliqués dans ce processus de coplanification. L’objectif était de repenser la ville après la COVID, de lutter contre les plateformes extractives traditionnelles et de fournir en même temps un service essentiel aux citoyens.
Au final, une belle leçon qui peut être utile sur une échelle mondiale, même au-delà des coopératives. Sans revenir complètement en arrière, nous avons une grande opportunité à regarder au-delà de la Silicon Valley et des modèles hypercapitalistes pour trouver des leçons et de l’inspiration dans les valeurs et l’histoire de chaque région.