Des initiatives collectives pour une autonomie alimentaire

On parle d’un ‘désert alimentaire’ pour se référer à une zone à faible accès à des « commerces d’alimentation offrant des produits liés aux saines habitudes alimentaires ». C’est-à-dire, un dépanneur qui nous vend des Doritos et des bières – si bonne soit cette combinaison –, ça ne compte pas pour faire face à ces déserts.  Si de plus on cherche l’accès a des aliments pas seulement sains -une « sécurité alimentaire » – mais aussi produits par des méthodes écologiques et durables, et culturellement appropriés à une communauté déterminée, il s’agit là de la notion de « souveraineté alimentaire », d’après la définition du mouvement paysan Via Campesina. Or, plusieurs localités éloignées du Québec – et ailleurs dans le monde- n’ont pas ni l’un ni l’autre. 

Pour faire face à cette problématique, plusieurs régions québécoises ont mis en place des démarches innovantes et solidaires. L’organisme à but non-lucratif Le Garde Manger opère une épicerie communautaire pour contribuer à la sécurité alimentaire des personnes démunies de la MRC de Maria-Chapdelaine, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Dans la MRC des Chenaux entre Trois-Rivières et la Ville de Québec, un projet de serre communautaire prend forme sur le site de l’incubateur agricole Les Terres du possible. Ces deux exemples ont en commun un modèle de fonctionnement communautaire au-delà de la recherche de profits financiers, ce qui leur permet d’offrir des produits alimentaires diversifiés et frais à des prix abordables.  En ce sens, ces initiatives sont reliées à la notion des « communs » qu’on décrivait récemment comme des pratiques qui facilitent l’accès à des ressources, hors de l’appropriation par le marché ou par l’État. 

Un autre exemple de commun en lien avec l’autonomie alimentaire sont les fours à pain collectifs. À Saint-Luc-de-Vincennes, siège de la mentionnée MRC des Chenaux en Mauricie, un four communautaire est un de plusieurs projets agroalimentaires collectifs qui ont lieu dans la volonté de la municipalité de devenir une communauté nourricière. Cela fait référence à l’exercice de planification du gouvernement pour aider des municipalités ou communautés autochtones développer collectivement un système alimentaire local et à le mettre en valeur. Déjà la construction en soi du four à pain a été un processus communautaire, et aujourd’hui tous les résidents de la municipalité peuvent en faire usage lors des évènements publics ou sur demande. En lien à ça, des ateliers d’initiation à la fabrication du pain et à la cuisson au four à pain traditionnel sont offerts à la population locale.

Ce type d’activités collectives pour favoriser l’accès aune alimentation saine peut servir d’inspiration à d’autres municipalités rurales québécoises. En fait, la plateforme CentDegres.ca publie une liste non exhaustive de fours communautaires au Québec et les étapes pour en mettre un en place. À qui la prochaine pizza collective

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Credit : Centdegres.ca