Skipper Otto, un exemple de pêche soutenue par la communauté à Vancouver
Il se peut que vous soyez abonnés pour recevoir, à toutes les semaines, un panier de fruits et légumes fournis directement par une ferme de votre région. Ou, en tout cas, vous aurez sûrement entendu parler de ce modèle, aussi appelé Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC), issu du Japon dans les 1960s et en place depuis une trentaine d’années en Amérique du Nord – voit notamment le réseau de fermiers et fermières de famille au Québec et au Nouveau-Brunswick. En s’inspirant des programmes d’ASC, les systèmes de pêche soutenue par la communauté (CSF pour son abréviation anglaise) offrent une alternative pour la commercialisation de produits de la mer frais et locaux. Ainsi, ils offrent aux membres des parts hebdomadaires de fruits de mer frais moyennant une cotisation prépayée. Le tout premier programme CSF, a été lancé en 2007 par la coopérative de pêcheurs Port Clyde Fresh Catch au Maine (États-Unis). Depuis, d’autres projets CSF similaires ont vu la lumière partout au monde, surtout en Amérique du Nord et en Europe. Les CSF visent à soutenir la régénération des écosystèmes marins des effets de la surpêche, tout en maintenant une communauté de pêcheurs prospère. Ces modèles promeuvent donc une relation positive entre les pêcheurs, les consommateurs et l’océan, fournissant en même temps à ses membres des produits de la mer de haute qualité pêchés localement. Selon l’organisation Local Catch, un programme CSF engage les pêcheurs et les consommateurs dans des systèmes alimentaires locaux plus robustes et viables, tout en mettant de l’avant les suivants éléments: une chaîne de traçabilité transparente du bateau à l’assiette, accroître l’accès aux fruits de mer de qualité pêchés localement, un prix équitable pour les pêcheurs et en concordance avec la valeur de leur travail, et, en somme, fournir un cadre dans lequel la communauté locale peut gérer de manière créative les ressources marines.
Depuis presque quinze ans, l’organisation CSF Skipper Otto offre aux citadins de Vancouver, en échange pour une contribution prépayée, l’accès à de fruits de mer locaux, pêchés de manière durable tout au long de la saison de pêche. En offrant une plateforme aux petits pêcheurs de la zone pour vendre directement à leurs communautés – plutôt qu’aux grandes entreprises aquacoles ou aux chaînes d’entreprises – ceux-ci peuvent se permettre économiquement de pratiquer des méthodes de pêche plus durable. C’est-à-dire, en appartenant à une communauté comme Skipper Otto, ils sont capables de bien gagner leur vie en se concentrant (principalement) sur la capture d’espèces suffisamment abondantes, contribuant ainsi à prévenir la surpêche. Les programmes CSF aident aussi à reconstruire la relation, perdue avec l’essor des pratiques de pêche commerciale, entre les gens et la nourriture qu’ils mangent. En ce sens, un client de Skipper Otto explique dans un journal local de Vancouver que chaque pièce est tracée en sorte que les membres sachent toujours où le poisson a été attrapé et par qui– même une photo du pêcheur figure sur l’étiquette. Après tout, n’oublions pas qu’une communauté alimentaire forte est clé aussi pour soutenir les économies locales: les gens seront plus enclins à soutenir leurs voisins quand ils les connaissent.
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Credit: Twitter @skipperotto (Skipper Otto)