La Cité des hospitalières

Ce billet chez dixit.net nous propose une belle visite du projet d’urbanisme transitoire présentement en cours sur le site de La Cité des hospitalières. Au lieu de laisser l’endroit dépérir ou se retrouver entre les mains des développeurs, la ville de Montréal en a fait l’acquisition et l’entreprise d’économie sociale et solidaire Entremise a ensuite été mandatée pour faire vivre le lieux d’une façon inédite.

Construite en 1861, la Cité des hospitalières a longtemps été un espace de soin et de recueillement animé par des religieuses cloîtrées. C’est une architecture massive et durable, qui contraste avec les constructions d’aujourd’hui. Les ailes du bâtiment délimitent un vaste jardin clos, à l’ambiance apaisée qui tranche avec le bouillonnement des boulevards adjacents.

Alors que ce type de projet transitoire ne fait souvent que «boucher les trous» en attendant des projets plus classique, celui-ci vise à «tisser le projet in situ en agrégeant une communauté d’acteurs pour tester les usages potentiels des lieux. Les premières occupantes sont finalement les sœurs, restées sur place, qui font le pont entre l’histoire longue de ces murs et leurs futurs possibles».

C’est avec elles qu’on été établies sept lignes directrices structurant le tout: «l’hospitalité, l’enseignement, la guérison et la re-connexion, le bien commun, la créativité, la réconciliation, et le leadership des femmes».

Pandémie et défis de sécurité ont ralenti l’implantation, mais c’est aussi ça l’urbanisme transitoire.

[U]n dialogue permanent et souvent complexe entre enjeux techniques, réglementaires et usages, sur un fond de sobriété de moyens. C’est un parti-pris justifié par des objectifs écologiques assumés, mais aussi par la nécessité d’amortir les investissement sur des délais courts. […] [C]’est un pas important que d’adopter le tâtonnement comme méthode et d’accepter d’avancer sur des chemins incertains, alors que nos cultures techniques et les enjeux politiques cherchent à forger systématiquement des certitudes avant de passer à l’action. Mais nos grandes transitions nécessitent de prendre des risques et d’apprendre à s’orienter dans le noir, trébucher et parfois accepter faire marche arrière, pour trouver le bon chemin.

Un beau projet, une belle vision, qui sera à suivre pour ce que l’on pourra y découvrir mais aussi, peut-être même surtout, pour l’exemple et l’expérience qui bénéficierons, espérons-le, à toute une série de beaux projets transitoires.

Image: La Cité des hospitalières par dixit.net.